
L'ostéoporose est très fréquente 10 ans après le début de la ménopause (elle touche près de 40 % des femmes de plus de 65 ans et 70 % des femmes de plus de 80 ans). Si vous avez un haut risque de développer de l'ostéoporose, votre médecin peut vous proposer un traitement médicamenteux préventif.
Cependant, il est possible de prévenir l'ostéoporose, essentiellement avec des mesures hygiéno-diététiques, qui ont pour but de constituer un os de bonne qualité.
Ménopause : traitement de l'ostéoporose
Après la ménopause, la décision d'une prévention de l'ostéoporose par des médicaments doit être établie par un médecin.
Le remboursement de ces médicaments dépend des antécédents et du risque de fractures (résultats de l'ostéodensitométrie).
Les principaux traitements préventifs sont :
Le traitement hormonal substitutif
C'est l'apport en œstrogène qui permet de limiter la perte osseuse.
Il n'est indiqué dans la prévention de l'ostéoporose qu'en cas d'intolérance ou de contre-indication aux autres traitements préventifs chez les femmes ménopausées avec un haut risque de fracture.
Il est remboursé à 65% par la Sécurité sociale sous certaines conditions (haut risque d'ostéoporose).
En naturopathie, le traitement hormonal a deux axes principaux : soutenir les reins, le surrénale et la thyroïde (avec le ginseng, l'éleuthérocoque, la rhodiole, l'ashwagandha, la maca, le romarin, le thym ou le cassis associés à l'ortie et l'avoine) et favoriser l'activité œstrogénique au cours des 5 à 10 premières années suivant la ménopause (avec l'alfalfa, le houblon, le trèfle rouge en teinture-mère, la sauge sclarée).
À noter : chez l'homme, c'est l'activité de la testostérone qui sera suppléée avec le tribulus, le mucuna et l'ortie.
Les biphosphonates
Ce sont des médicaments qui bloquent l'action des cellules responsables de la destruction osseuse. Trois biphosphonates – l'alendronate, le zolédronate et le risédronate – sont indiqués dans la prévention de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées à risque élevé d'ostéoporose.
Le choix du bisphosphonate se fait en fonction de sa tolérance et de ses modalités d’utilisation, en particulier son rythme et sa voie d’administration. La mise en place du traitement doit être précédée d’un bilan bucco-dentaire. Et le traitement oral doit être pris à jeun et au moins 30 minutes avant le repas, debout ou assis sans se recoucher ensuite.
Une prise de calcium est associée à ces médicaments pour leur permettre une efficacité optimale au niveau de l'os.
Ils sont remboursés à 65 % par la Sécurité sociale sous certaines conditions (haut risque d'ostéoporose).
Le raloxifène
C'est un modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes, qui a une activité favorable à la fois sur l'os et le système cardiovasculaire.
Il est indiqué dans la prévention de l'ostéoporose chez les femmes ménopausées à risque élevé d'ostéoporose. Il doit toutefois être réservé aux sujets à faible risque de fracture périphérique, car il a démontré son efficacité uniquement sur les fractures vertébrales.
Il est remboursé à 65 % par la Sécurité Sociale sous certaines conditions (haut risque d'ostéoporose).
Le romosozumab
Le romosozumab est un traitement qui « est à utiliser uniquement chez les patientes ménopausées d’âge inférieur à 75 ans atteintes d’ostéoporose sévère, avec un antécédent de fracture sévère et en l’absence d’antécédent de coronaropathie (incluant les revascularisations et hospitalisations pour angor instable) ».
Source : Haute Autorité de santé, 24 janvier 2023.
Conseils pour prévenir l'ostéoporose
L'exercice physique
Il est recommandé une heure d'exercice physique 3 fois par semaine (vélo, natation...) ou 30 minutes de marche par jour.
Chez la femme ménopausée, l'exercice ralentit la diminution de la masse osseuse, et ce bénéfice persiste même après l'arrêt de l'activité.
De plus, une activité physique procure une relaxation de l’organisme et de l’esprit qui est essentielle.
L'apport vitaminocalcique
Un apport suffisant en calcium et vitamine D est nécessaire pour maintenir une bonne masse osseuse.
A la ménopause, entre 50 et 60 % des femmes ont un apport insuffisant en calcium. Les besoins journaliers sont estimés à 1000 mg en moyenne à l'âge adulte. Ces besoins passent à 1200 mg à la ménopause du fait d'une moins bonne assimilation digestive et d'une moins bonne fixation.
Le calcium se trouve principalement dans les produits laitiers : il est recommandé d'en consommer 3/jour (voir ci-dessous le tableau « principales sources de calcium »).
La vitamine D est :
- Soit fabriquée par notre organisme à partir du cholestérol. Cette fabrication se fait grâce aux rayonnements lumineux (exposition solaire).
- Soit apportée par certains produits alimentaires tels que les poissons gras, les jaunes d'œuf, les produits laitiers entiers.
L'apport en vitamine K2 est également incontournable, de même qu'une supplémentation en iode (fucus) et en silicium (ce type de supplémentation est particulièrement indiqué dans l'ostéoporose de la ménopause et est à prendre dès les premiers signes en cas de facteurs de risque connus).
Bon à savoir : on le sait moins, mais le magnésium est également important pour limiter les fractures liées à l'ostéoporose puisque des taux sanguins élevés de magnésium réduisent de 44 % les risques de fracture.
Une étude montre que chez les femmes ménopausées, la consommation de six à douze pruneaux par jour « peut réduire les médiateurs pro-inflammatoires qui peuvent contribuer à la perte osseuse chez les femmes ménopausées ». En effet, ils sont riches en polyphénols qui luttent contre le stress oxydatif et l'inflammation globale et ils contiennent en outre de nombreux nutriments comme des fibres, des minéraux ou de la vitamine K.
L'arrêt du tabagisme
Le tabagisme régulier s'accompagne souvent d'une diminution de la masse osseuse.
Des études ont montré que le sevrage tabagique permettait de réduire le risque d'ostéoporose.
La désacidification de l'organisme
Désacidifier l'organisme (l'alcaliniser) est indispensable. On utilisera des remèdes antiacides et reminéralisants sur de longues périodes.
- Les citrates alcalins qui désacidifient, reminéralisent et neutralisent les acides tout en favorisant leur élimination. Ils sont à prendre en phase aiguë.
- Le lithothamne qui amène des sels minéraux organiques. Cette algue a une action beaucoup plus profonde, plus réelle et plus durable que l’apport de citrates alcalins. Elle peut donc être prise au long cours.
- La prêle qui contient de la silice, le minéral qui organise la reminéralisation de tous les tissus de soutien dont l’os. On peut y associe le bambou si la colonne vertébrale est touchée.
Cette détoxification peut être aidée par une alimentation saine à base de végétaux (fruits, baies, légumes, céréales, oléagineux, épices, huiles d’olive et de lin…) qui apportent tout ce dont l’organisme a besoin pour se construire, se nettoyer et se régénérer.
Cela suppose également d'éviter la consommation de produits industriels et de viandes qui sont particulièrement acidifiants. Privilégiez le régime méditerranéen, crétois, ou d'Okinawa.
À noter que la consommation d’une eau pure et dynamisée aidera fortement à régénérer la structure osseuse.
Article
Le contrôle des boissons alcooliques
La consommation régulière d'alcool s'accompagne d'une diminution de la masse osseuse.
La suppression de l'alcool permet de réduire le risque d'ostéoporose.
Le maintien d'un poids normal
Un poids trop faible entraîne un risque accru d'ostéoporose et de fracture ostéoporotique.
Le retour à un poids normal permet de réduire le risque d'ostéoporose.
La prise en charge du syndrome de l'intestin irritable
Le syndrome de l'intestin irritable constituerait également un facteur de risque d’ostéoporose. Si on en croit une méta-analyse récente, le risque d’ostéoporose serait doublé chez les sujets souffrant de syndrome de l’intestin irritable par rapport à des sujets contrôles.
Il semble donc important de prévenir ce risque par une prise en charge adaptée, notamment lorsque les patients cumulent d’autres facteurs de risque d’ostéoporose.
Source : Wongtrakul W, Charoenngam N, Ungprasert P. The association between irritable bowel syndrome and osteoporosis : a systematic review and meta-analysis. Osteoporos Int. 2020 Feb 01 [Epub ahead of print]. doi: 10.1007/s00198-020-05318-y. PMID: 32008157.
À noter que certains probiotiques peuvent constituer une aide précieuse contre le syndrome de l'intestin irritable, par exemple le complexe Probiotiques IBS des laboratoires Copmed.
Ménopause et calcium
Produits laitiers (100g) | Apport calcique moyen (mg) |
---|---|
Lait | 100 |
Fromage blanc | 120 |
Yaourt | 150 |
Fromage à pâte molle (camembert, brie...) | 200 à 400 |
Fromage à pâte dure (gruyère, cantal...) | Jusqu'à 400 |
Eau minérale (1 litre) | Apport calcique moyen (mg) |
---|---|
Hépar | 549 |
Contrex | 451 |
Salvetat | 253 |
Vittel | 202 |
Quezac | 195 |
Badoit | 190 |
Produits alimentaires (100g) | Apport calcique moyen (mg) |
---|---|
Fruits secs : figues, abricots, dattes | 150 à 80 |
Fruits oléagineux : amandes, noix | 250 à 80 |
Légumes secs : haricots blancs, fèves, pois chiches | 150 |
Aussi dans la rubrique :
Soulager les symptômes de la ménopause
Sommaire
- Réduire les symptômes de la ménopause
- Solutions naturelles pour limiter les symptômes
- Conseils pour mieux supporter la ménopause