
La sexualité au moment de la ménopause et après, reste encore aujourd'hui un sujet tabou et aux idées reçues assez ancrées. La première idée reçue étant que ménopause correspond à la fin d'une sexualité satisfaisante. Heureusement, il n'en est rien !
Et l'information doit se disperser largement : « il est très important d'informer les femmes qui vont entrer dans le début de la ménopause, ainsi que leurs partenaires et les professionnels de santé, que toute difficulté sexuelle signalée est plus probablement due à une anticipation ou des représentations négatives qu'à des effets biologiques ou hormonaux» (Journal of sexual Medicine, 2006).
Zoom sur les idées reçues et les faits réels concernant la ménopause.
Ne pas se fier aux rumeurs sur la sexualité après la ménopause
La ménopause est un sujet délicat pour nombre de femmes. D'autant que, souvent tabou, il a été étonnamment peu abordé avec les mères et grand-mères et donc aux abords de la cinquantaine il n'est pas rare qu'on en connaisse que les « on-dits » : perte de libido, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, corps qui devient moins tonique, prise de poids, ostéoporose, etc.
Un tableau assez angoissant et qui peut expliquer à lui seul des épisodes de déprime ! Heureusement rien de tout cela n'est ni irréductible ni définitif.
Les modifications biologiques et hormonales qui caractérisent la ménopause n'affectent pas négativement la vie sexuelle des femmes. Il s'agit d'une fausse croyance. L'anticipation négative de ce moment de la vie est une source de problème au moins aussi importante que les phénomènes physiques liés à la ménopause.
Ménopause : état des lieux
Ces dernières années, les études se sont multipliées pour comprendre la sexualité de la femme ménopausée et apporter des réponses à cet enjeu de qualité de vie important.
Physiologiquement, il y a des certitudes : la ménopause, c'est le fonctionnement des ovaires qui cesse :
- Les règles commencent par être hiératiques puis très espacées pour enfin cesser complètement.
- À ce moment, les ovaires, qui sécrètent les œstrogènes et la progestérone, cessent la libération d'ovule et donc le taux d’œstrogènes ovarien diminue quand celui de la progestérone est totalement nul.
- Ces hormones sont aussi produites par les glandes surrénales qui continuent à les produire en petite quantité. Par ailleurs, ces mêmes glandes poursuivent également leur production d'hormones androgènes (testostérone, etc.), quoique diminuée de 50 %.
Encore une fois, physiologiquement, la ménopause s'accompagne de diverses manifestations dues à ces bouleversements hormonaux.
Mais elles sont très variables d'une femme à l'autre, parfois même inexistantes. Et de toutes façons, il y a toujours des solutions pour les améliorer :
- Sécheresse vaginale : là il faut distinguer la lubrification naturelle, reliée aux œstrogènes qui peut effectivement diminuer et qu'on améliore en utilisant des lubrifiants et en conservant une vie sexuelle riche, de la lubrification sexuelle qui n'a pas de raison physique de diminuer même si elle se met parfois en place un peu plus lentement.
- Bouffées de chaleur : l'hormonothérapie de substitution, les compléments alimentaires et la phytothérapie peuvent les améliorer grandement. Il ne faut pas hésiter à en parler avec son médecin gynécologue.
- Fatigue physique et insomnie.
- Diminution de la libido : il est établi que l'activité sexuelle à la ménopause dépend de l'activité sexuelle antérieure. Autrement dit, il faut l'entretenir tout au long de la vie ! Et on constate que 80 % des femmes sont sexuellement actives entre 50 et 60 ans.
- Prise de poids et atrophie des organes génitaux, etc.
Reste que ce moment de la vie féminine représente un grand changement et pas seulement physiologique. C'est pourquoi il faut prendre en considération tous les aspects pour passer ce cap, cette transformation vers une autre vie toujours épanouissante.
Ménopause et sexualité : l'avis des professionnels
La ménopause, c'est le télescopage de nombreuses difficultés : peur de voir son corps se transformer et perdre de sa séduction, deuil de la maternité, des enfants en bas âge qui sont devenus grands, et parfois même sont partis du foyer… Souvent, il faut vivre aussi en même temps la dépendance de ses parents très âgés ou mourants :
- C'est donc un passage qui met en avant de nombreux facteurs : psychosociaux (difficultés sexuelles ou d'entente avec le conjoint, maladie.), psychologiques (détresse psychologique devant les manifestations de la ménopause qui n'ont pas été « imaginées » auparavant.) et hormonaux.
- Et tenir compte de la globalité de ces facteurs, s'y préparer et anticiper les changements sont autant d'atouts pour passer ce cap important dans la vie d'une femme.
Les études réalisées ces dernières années, et notamment celle de l'INSERM-INED , permet de mettre en lumière de nouvelles idées de la ménopause :
- Les pratiques sexuelles, la satisfaction, les fonctions biologiques, les fantasmes, les représentations en terme de sexualité sont significativement les mêmes chez les Françaises de plus de 45 ans non ménopausées et celles de moins de 55 ans ayant cessé d'ovuler.
- L'influence d'un éventuel traitement hormonal pour les femmes récemment ménopausées s'est elle aussi révélée négative.
- La proportion de personnes ayant eu au moins un partenaire sexuel dans l'année précédant l'enquête est identique. Les auteurs notent toutefois que les rapports sexuels sans pénétration sont un peu plus fréquents chez les femmes ménopausées sans traitement hormonal (34 %) que chez les femmes non ménopausées (28 %). Seule autre différence : la masturbation, pratiquée par 23 % des femmes avant la ménopause, contre 13 % après.
- De plus, les chercheurs n'ont pu déceler aucune variation de la satisfaction sexuelle, ni même d'accroissement des "difficultés sexuelles". Au cours de l'année précédant l'étude, 60 % des femmes avaient rencontré "des troubles du désir ou de l'excitation, indépendamment de leur statut hormonal.
Alors pourquoi ne pas vivre ce moment de transformation comme un passage différent vers une autre vie tout aussi riche et épanouissante, que ce soit sexuellement ou socialement ?
À noter : si vraiment ces difficultés semblent insurmontables, n'hésitez pas à demander de l'aide à des professionnels et à vous informer à l'avance des solutions possibles : alternatives douces, comme les compléments alimentaires, l'homéopathie ou la phytothérapie, mais aussi, pour celles qui le souhaitent, le traitement hormonal de la ménopause.
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