
La ménopause concerne, en France, plus de 10 millions de femmes. Bien qu'étant biologiquement incontournable, ce processus se traduit par de nombreux chamboulements souvent compliqués à gérer.
Au nombre de ceux-ci, la chute de cheveux, qui peut se trouver accentuée dès la pré-ménopause, et qui touche l'un des symboles même de la féminité. Environ 30 % des femmes s'inquiètent d'une diminution de la densité et de la qualité de leurs cheveux.
Voyons ce problème de plus près.
Ménopause : impact hormonal sur la chute des cheveux
Symptômes habituels
La ménopause survient aux alentours de 50 ans. Elle traduit le processus naturel de vieillissement des ovaires : ceux-ci cessent progressivement de fonctionner et de produire œstrogènes et progestérone.
Cette carence hormonale qui s'instaure se traduit par différents signes :
- bouffées de chaleur ;
- insomnie ;
- suées nocturnes ;
- prise de poids ;
- sécheresse vaginale.
Causes de la perte des cheveux
Les œstrogènes ont également une fonction de maintien d'élasticité de la peau, de prolongement de vie des cheveux et donc de leur volume. La baisse hormonale des œstrogènes se traduit donc par un appauvrissement de la masse capillaire.
Par ailleurs, si la production d'hormones sexuelles féminines diminue, celle des hormones sexuelles masculines diminue également mais dans une mesure bien moindre.
Le déséquilibre androgènes/œstrogènes augmente et, avec lui, la possibilité d'une manifestation d'alopécie "androgénique" :
- accélération de la perte de cheveux ;
- cheveux qui sont moins bien irrigués (donc moins bien nourris) et qui deviennent plus fins ;
- possible calvitie sur les côtés et le sommet de la tête.
Cette perte de cheveux androgénique est d'autant plus marquée si la femme concernée présente une sensibilité tissulaire aux androgènes plus importante. Elle s'accompagne souvent de poils disgracieux sur le menton ou la lèvre supérieure.
Remarque : si les troubles deviennent réellement gênants, ne pas hésiter à s'adresser à son dermatologue qui pourra trouver un traitement adéquat. D'autres facteurs que la ménopause peuvent majorer cette chute de cheveux (carence en fer, trouble de la thyroïde, certains médicaments…). Un diagnostic précis s'impose.
Quelles solutions à la chute de cheveux liée à la ménopause ?
Pour limiter, voire éliminer la chute des cheveux, il faut traiter directement la cause du phénomène et agir au niveau de la racine et du follicule.
Traitements hormonaux de substitution (THS)
Certains THS peuvent permettre de réduire l'action négative des androgènes et de pallier en partie la chute de cheveux.
On associe souvent les produits anti-androgènes au minoxidril, traitement local que l'on doit prendre pendant au moins 12 mois pour observer une certaines efficacité.
Remarque : heureusement, le traitement hormonal de substitution n'est pas la seule réponse efficace. Votre dermatologue peut vous conseiller efficacement.
Bons gestes
Il existe également des gestes plus doux pour entretenir et préserver sa chevelure :
Cela passe par une utilisation moindre :
- du sèche-cheveux ;
- de la coloration/décoloration ;
- des fers à lisser/friser ;
- des produits de coiffage qui étouffent les cheveux.
Par ailleurs, il est conseillé de :
- se tourner vers des produits lavants très doux qui n'agressent pas le cuir chevelu ;
- masser régulièrement le cuir chevelu, afin de favoriser la micro-circulation et donc la pousse ;
- éviter les queues de cheval ou les tresses qui favorisent la chute de traction.
Éviter les carences
Ménopause peut parfois signifier carences en oligo-éléments et en vitamines.
On n'hésitera pas alors à utiliser des compléments alimentaires pour couvrir au mieux les besoins en acides aminés soufrés et en vitamines (biotine – sachant que la prise de biotine peut fausser les résultats des dosages des hormones thyroïdiennes TSH, Tg, T3 et T4 – vitamine PP, méthionine, fer, zinc, cuivre).
À noter : pour les alopécies autres qu'androgéniques, les acides aminés et les vitamines en suppléments n'ont pas prouvé leur efficacité.
Phytothérapie
Plusieurs solutions de phytothérapie peuvent aider, mais attention : les plantes sont des produits actifs, il ne faut pas les utiliser sans conseils médicaux.
Voici des plantes intéressantes : sauge, soja, ortie, olivier, quinquina rouge.
Conseil : votre dermatologue et/ou votre gynécologue sont là pour étudier la cause de cette chute et vous aider à trouver la solution qui vous correspond.
Pour en savoir plus :
- Des règles hygiéno-diététiques simples peuvent prévenir ou soulager vos bouffées de chaleur. Suivez nos conseils !
- La ménopause peut être à l'origine de troubles d'humeur (tristesse, irritabilité, anxiété,...) et causer des épisodes de dépression chez de nombreuses femmes. Ménopause et dépression : on vous dit tout !
- Il existe des traitements spécifiques pour la plupart des symptômes de la pré-ménopause et de la ménopause : traitement préventif, de soin, conseils, ... on vous informe.