Ménopause et saignements

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Les saignements de la post-ménopause, appelés également "métrorragies de la post-ménopause" ou "MPM", sont une cause fréquente de consultation. Il est important d'investiguer pour en déterminer la cause et éventuellement la traiter, car ils peuvent être l'indice de pathologies graves, comme le cancer de l'endomètre.

Voyons les différentes causes possibles à des saignements après la ménopause et la façon dont ils sont pris en charge.

Ménopause et saignements : rappel de définitions

La définition classique de la ménopause est l'absence de règles pendant une année entière.

La ménopause est précédée par une phase de "pré-ménopause", qui s'étale sur plusieurs années, au cours desquelles les règles vont être irrégulières tant d'un point de vue de l'importance du flux que de sa régularité ou de sa durée.

Précision : la pré-ménopause s'installe généralement à la fin de la quarantaine, et l'âge moyen de la ménopause est actuellement de 51 ans.

Ainsi donc, les saignements se produisant un an ou plus après la dernière menstruation sont toujours anormaux et doivent pousser la femme à consulter pour évaluer et traiter la cause.

Ces pertes sanguines peuvent survenir :

  • chez les femmes sous hormonothérapie ;
  • chez celles qui n'ont pas de traitement substitutif.

Bon à savoir : elles peuvent varier dans leurs formes : quantité, durée, saignement survenant une ou plusieurs fois.

Ménopause et saignements : quelles causes possibles ?

Tout saignement post-ménopausique étant jugé anormal, il nécessite une prise en charge afin d'en évaluer la cause et surtout afin d'éliminer des pathologies graves.

Cette évaluation permettra également de prévenir une éventuelle anémie consécutive à des saignements importants.

Cancer de l'endomètre et autres cancers

Le cancer de l'endomètre représente 10 à 15 % des MPM. Il s'agit d'un cancer du corps de l'utérus, à ne pas confondre avec le cancer du col de l'utérus.

Il survient généralement vers 60-65 ans, après la ménopause, et présente des facteurs de risque spécifiques :

  • absence de grossesse ;
  • obésité ;
  • utilisation de tamoxifène ;
  • hypertension ;
  • antécédent de carcinome mammaire ;
  • prise d’œstrogènes sans progestérone.

Précision : il n'existe pas de dépistage pour ce cancer, et l'un de ses symptômes est la survenue de saignements (80 % des patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre ont constaté un saignement comme premier symptôme).

D'autres lésions malignes telles que le cancer du col de l'utérus ou le cancer de l'ovaire peuvent donner lieu à des saignements.

Déséquilibre hormonal

Au cours de la pré-ménopause ou dû à une hormonothérapie mal adaptée, le déséquilibre hormonal peut occasionner des saignements.

Une révision du traitement permettra de résoudre le problème.

Atrophie vaginale ou endométriale

L'amincissement de la paroi vaginale et endométriale peut causer des micro-érosions et rendre la muqueuse vaginale plus sèche.

Cela peut entraîner des douleurs lors des rapports sexuels et parfois être à l'origine de saignements.

Polypes et fibromes

Ce sont deux problèmes habituellement bénins qui peuvent causer des saignements :

  • les polypes sont des boules de chair se formant sur l'endomètre ;
  • les fibromes sont des excroissances du tissu musculaire de l'utérus.

Cystites

Elles s'accompagnent souvent de brûlures à la miction et peuvent causer des saignements de la vessie qui peuvent être confondus avec des saignements vaginaux.

Autres causes possibles

Peuvent également être à l'origine de saignements :

  • des problèmes au rectum ;
  • des lésions vulvaires, vaginales ou cervicales ;
  • un kyste de l'ovaire ;
  • un stérilet resté en place trop longtemps ;
  • des médicaments ;
  • des maladies systémiques.

Ménopause et saignements : que faire ?

Comportement à suivre

Si vous constatez un saignement post-ménopausique, il faut :

  • ne jamais sous-estimer un saignement ;
  • noter les "caractéristiques" du saignement afin de répondre précisément aux questions de votre gynécologue ;
  • prendre un rendez-vous auprès de votre médecin.

Attention : ne jamais arrêter vos frottis pendant la ménopause, ils sont toujours indispensables à un bon suivi.

Démarche diagnostique

La première des choses sera d'éliminer les causes non-gynécologiques de saignement, c'est-à-dire s'assurer qu'il ne s'agisse pas d'un saignement émanant du système urinaire ou gastro-intestinal.

Ensuite, il vous faudra répondre à un questionnaire précis. Puis votre médecin procédera à un examen sanguin avec différents dosages, un examen gynécologique pour tenter de préciser l'origine anatomique du saignement.

L'étape suivante est une échographie trans-vaginale pour contrôler l'appareil reproducteur et une hystéroscopie pour l'utérus.

Si nécessaire, on pratiquera une biopsie de l'endomètre.

Remarque : parfois, aucune cause fonctionnelle ne sera mise en évidence. On parlera alors de "saignement utérin dysfonctionnel". Le médecin déterminera s'il est ovulatoire ou non avant de proposer un traitement.

Quel traitement ?

Le traitement varie en fonction de la cause déterminée du saignement. Cela peut être :

  • un ajustement du traitement hormonal ;
  • une opération visant à enlever polypes et fibromes ;
  • différents médicaments en cas de sécheresse ou d'atrophie vaginale, de cystites, de problèmes au rectum ;
  • une hystérectomie en cas de cancer ;
  • dans le cas d'un saignement utérin dysfonctionnel, il y a plusieurs possibilités : on pourra supplémenter en fer, traiter avec des hormones, avec des anti-inflammatoires ou des médicaments ayant une action spécifique (provoquer une ménopause artificielle, diminuer les fibromes).

En résumé : déterminer la cause des saignements après la ménopause est essentiel afin de découvrir à temps un cancer ou ses prémices, diagnostiquer des saignements bénins et réduire l'ampleur d'une opération chirurgicale (Société Suisse de gynécologie et obstétrique).

Pour en savoir plus :

  • La ménopause entraîne fréquemment une prise de poids. Consultez nos conseils pour la limiter : alimentation, sport, etc.
  • Découvrez les principaux troubles urinaires de la ménopause : incontinence, mictions impérieuses, infections urinaires à répétition - infos et conseils.
  • À la ménopause, il est important de continuer un suivi régulier chez son gynécologue et/ou médecin généraliste. Quels sont les examens à ne pas manquer ? On vous dit tout !

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