La DHEA est au cœur de nombreux espoirs : elle serait capable de limiter les effets du temps sur notre organisme ! Faisons le point sur ses effets et sur les risques associés à la prise de ce produit.
DHEA : définition
La DHEA, ou déhydroépiandrostérone, substance produite par les glandes surrénales à partir du cholestérol, est un précurseur des hormones sexuelles. Elle a ainsi la capacité de se transformer en testostérone principalement, l'hormone masculine, et dans une moindre mesure en œstrogènes, les hormones féminines.
Sa production au sein de notre organisme diminue avec l'âge. Certains considèrent ainsi que l'administration de DHEA synthétique pour compenser ce déficit pourrait contribuer à lutter contre le vieillissement. Il n'en fallait pas plus pour la baptiser « l'hormone de jouvence » ! Cependant son efficacité dans ce cadre reste controversée.
Elle est disponible en France sur prescription médicale, délivrée en pharmacie, sous la forme de comprimés ou gélules à prendre par voie orale.
Bon à savoir : la production de DHEA commence à diminuer à l'âge de 30 ans.
Utilisations de la DHEA
Contre le lupus érythémateux
Le lupus est une affection inflammatoire auto-immune, c'est-à-dire provoquée par le retournement du système immunitaire contre les constituants de l'organisme. Il peut toucher différentes parties du corps : la peau, mais également le système digestif, le système nerveux, les muscles et articulations...
Les études menées sur l'utilisation de la DHEA dans le traitement de cette maladie ont montré :
- Une amélioration du bien-être général des patients.
- La possibilité de réduire les doses de corticoïdes, médicaments classiquement utilisés pour soulager les symptômes du lupus, non dénués d'effets indésirables (l'ostéoporose notamment). Cette action s'observe pour des doses importantes de DHEA, de l'ordre de 200 mg par jour. Les conséquences à long terme de ce traitement ne sont cependant pas bien connues.
Bon à savoir : à de telles doses, la DHEA peut comporter des effets indésirables, comme l'apparition d'acné ou d'une pilosité chez la femme au niveau de zones du corps normalement glabres (hirsutisme).
Comme anabolisant
La DHEA possède des vertus anabolisantes, c'est-à-dire qu'elle induit un développement de la masse musculaire. Elle ainsi utilisée par certains sportifs pour améliorer leurs performances. Elle est considérée comme un produit dopant, dans la catégorie des « stéroïdes anabolisants androgènes ».
L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) avait détecté sa présence dans des prélèvements biologiques chez des footballeurs, des rugbymen, des cyclistes et chez des sportifs pratiquant l'athlétisme.
Hormone de jouvence ?
La DHEA a été découverte par un médecin français, le Professeur Étienne-Émile Baulieu. En 2000, il a conduit une étude qui a donné des résultats encourageants sur les bienfaits de la substance. Dans le cadre de celle-ci, son équipe a recruté 280 volontaires, hommes et femmes âgés de 60 à 79 ans, qui ont reçu 50 mg de DHEA ou un placebo, au quotidien pendant un an.
Les chercheurs ont noté des effets positifs, notamment chez les femmes traitées :
- une amélioration de la santé osseuse ;
- une peau mieux hydratée, avec un meilleur aspect ;
- une augmentation de la libido.
Des experts rassemblés par l’Afssaps (devenue ANSM : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) en 2001 ont cependant jugé que les preuves de l'efficacité anti-vieillissement de la DHEA étaient insuffisantes. Ils ont également pointé du doigt des effets potentiellement néfastes de la substance.
DHEA : mise en garde
L'utilisation de cette substance est déconseillée en cas de cancer hormono-dépendant (pouvant toucher le sein, l'utérus, la prostate, le testicule), susceptible de s'aggraver sous l'effet des hormones. De même, s'il existe des antécédents de ce type de cancer dans la famille, la prudence est de mise.
Par ailleurs, certaines études ont montré que la DHEA entraîne une diminution du taux de « bon cholestérol », le HDL, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le système cardiovasculaire.
Les femmes ménopausées suivant un traitement hormonal substitutif doivent éviter de prendre de la DHEA, pour éviter un effet cumulatif qui augmenterait le taux d'œstrogènes de manière trop importante dans l'organisme.
Bon à savoir : la DHEA ne doit pas être prise en cours de grossesse ou d'allaitement.
Pour aller plus loin :
- Notre sommeil est régulé par des hormones. Quelles sont-elles et comment agissent-elles ? Toutes les réponses dans notre article.
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